L'automotrice SNCB prototype de 1946

Alice, un prototype pour les AM 50-53

Automotrice 1946 en livrée d’origine bleu crème

Extrait de la revue “Au fil du rail” tome IX présentant l’automotrice prototype type 1946 - Collection de l’auteur

Un prototype préfigurant un “classique”

L’éclatement du conflit mondial de 1940-45 mit un frein à l’électrification du réseau. Cela n’empêcha pas, toutefois, les bureaux d’études de travailler et de dresser les plans des futures automotrices « omnibus ». Malgré les difficultés, un prototype sera construit durant l’occupation. Cependant, il ne put être mis en service qu’en 1946 car certains matériaux manquaient pour permettre son parachèvement.

Une automotrice entièrement nouvelle…

… mais dans la continuité. Si la forme générale n’est pas sans rappeler la physionomie des automotrices type ’39, on peut toutefois constater des différences notoires: les portes sont pliantes à quatre vantaux (deux doubles vantaux) s’ouvrant vers l’extérieur; une porte d’intercirculation fait aussi son apparition à l’avant de la rame sur la face frontale, équipement qui deviendra standard à partir des automotrices type 1950 et ce jusqu’aux automotrices type 1978.

L’équipement électrique est aussi totalement nouveau puisque cette fois c’est le système Jeumont-Heidman utilisant des contacteurs à commande par arbre à cames entraîné par des moteur électrique qui est adopté.

Autre nouveauté, c’est la présence d’un compartiment « Haute tension » situé à côté d’un des deux postes de conduite. Les bogies compliqués des séries précédentes font place à un bogie “Pensylvania” avec moteurs suspendus par le nez (dont un exemplaire avait été testé sur une AM 1935). Le rapport d’engrenage retenu permit de porter la vitesse maximale à 140 km/h. On fit même des tests de circulation à haute vitesse où les 160 furent atteints, une belle performance pour l’époque. Par la suite, la vitesse sera ramenée à 130 km/h.

De plus, dans ce prototype, il y a un essieu moteur par bogie au lieu d’un bogie moteur (2 essieux moteurs) et un bogie porteur (2 essieux non-motorisés) comme c’était le cas dans les automotrices type 1939. Le pivot de bogie est aussi décentré afin de mieux répartir la charge entre les essieux.

Ce prototype remplit à merveille sa tâche si bien que les automotrices type 1950 furent équipées de toutes ces innovations.

Cette automotrice sera surtout utilisée sur l’axe Antwerpen – Bruxelles – Charleroi en compagnie des automotrices type 1939 et 1950-53 vu qu’elle n’était pas équipée pour circuler sur les lignes à points d’arrêts équipés de quais « bas ».

Cette automotrice a été retirée du service en même temps que les automotrices type 1939 soit en 1978.

Livrée et numérotation

A l’origine, ce prototype reçut la livrée crème/bleu identique à celle des automotrices type 1935/1939. Par la suite elle sera repeinte en livrée verte à deux tons et puis vert foncé typique pour les automotrices jusqu’en 1984.

Au niveau de la numérotation, cette automotrice était composée des éléments numérotés 7541 et 7742 et portait le numéro 21 (la dernière AM 1939 portait le numéro 20). Par la suite, elle portera le numéro 228.009 jusqu’à la renumérotation en 1971 où elle deviendra la 009.

Fiche technique au format PDF à télécharger (clic droit pour télécharger/afficher)

Bibliographie

  • Au fil du rail, IX. Le matériel roulant – la traction électrique, Fernand Lebbe, Bruxelles, 1953;

  • Les rames automotrices électriques de la SNCB, P. Van Geel, Rail et Traction n°32, sept.-oct. 1954, Bruxelles;

  • 20 ans de traction électrique à la SNCB, F. Bayens, Trains n°15 de septembre 1953, Bruxelles;

  • Recueil des schémas des automotrices de la SNCB. 1935 – 1986, Ir. J. Vanderberghen, Ingénieur en chef, SNCB département matériel, Bruxelles, 1987.

  • Ir J. Vandenberghen, Ingénieur en chef honoraire, Histoire de la traction électrique en Belgique, tome 3, 1939 – 1952, SNCB, département matériel, date inconnue.